S3 - Episode 6
Nous disions donc, jeudi dernier :
… aujourd'hui, le public gavé de « Desperate Housewives » ne veut plus de ces soaps gnangan totalement déconnectés des dures réalités quotidiennes.
La réflexion se confirme un peu plus à chaque épisode. Aujourd'hui encore l'influence du jeune Kevin, contestataire venant d'adhérer au NPA d'Olivier Bensacenot, fan de Michael Moore et de Bruce Springsteen, s'est faite sentir dans un épisode dont le moins qu'on puisse dire est qu'il collait parfaitement à l'actualité.
Car Harry est de plus en plus rebelle, anarcho-communiste en polo Lacoste attirant la fille de riche rêvant de s'encanailler… bref : comme on pouvait s'y attendre Phoebe est sous le charme. Mais soap engagé ne signifie nullement soap oublieux de ses fondamentaux : ainsi donc les scénaristes nous ont-ils concocté une de ces séquences de quiproquo rappelant les beaux jours de Beaumarchais (l'inventeur du libéralisme et de Figaro… tiens donc) ; Nick demande à Phoebe de faire visite LA à Harry, son neveu de cœur… sans savoir que Phoebe vient justement de faire la connaissance dudit Harry au bar du coin, au terme d'un échange particulièrement houleux qui vit le jeune homme pester contre le prix du café en Amérique… quatre dollar l'espresso – c'est vrai que ça fait cher à l'ère des Nespresso et des Tassimo. Ca l'est encore plus lorsque vous êtes un jeune marin sillonnant les mers du sud : « Attendez ! » dit-il à un barman qu'on imagine très concerné par la question « Je reviens de Sumatra et là-bas, quatre dollars, c'est le salaire mensuel d'un ouvrier du textile. » Ca, ça claque. Dommage que le barman ignore où se trouve Sumatra.
On imagine l'émotion de Phoebe en entendant une telle sentence : enfin un homme, un vrai, qui ne se laisse pas bouffer par la société ni digérer par le système. Ca nous change de tous ces proto-rebelles qui se changent en gentils toutous au bout de deux saisons (nos excuses à Nick, hein, mais c'est… juste vrai). Si elle savait… si elle savait qu'en offrant sa virginité à Harry d'ici une trentaine d'épisodes elle allait précisément précipiter sa chute… car l'amour rend aveugle et le sexe docile, c'est bien connu (Brooke est en train d'écrire un livre sur le sujet…)…
Et pendant ce temps Earthquake Taylor, la séduisante psy qui ne peut dire bonjour à quelqu'un sans l'entraîner dans une série de terribles catastrophes, essaie de se remettre de la nouvelle de la cecité de Hector Ramirez – rebelle officiel de la série aujourd'hui en fin de parcours. Car vous l'aviez peut-être remarqué : il ne peut y avoir deux rebelles dans la série. Nick a cessé d'être rebelle dans l'épisode précis où Hector apparaissait pour la première fois (voir la fin de la Saison 2). Aujourd'hui Harry débarque au moment où LE REBELLE est au plus bas dans les sondages, des gommettes sur les yeux et Earthquake Taylor en guise d'unique amour. Aveugle qui sans doute aurait préféré être sourd plutôt que d'entendre cette phrase : « Les médecins ont dit que c'était irréversible ? » Car c'est bien connu : quand on est aveugle on retrouve parfois la vue subitement, un matin au réveil. Mireille Darc, inoubliable Hélène des « Yeux d'Hélène », en rit encore à chaudes larmes.
« On ne peut changer le passé. » assène Hector, qui depuis qu'il est aveugle est redevenu à peu près normal, comme si la destruction de sa rétine avait mis un terme définitif à ses pulsions serial-killeuses. Normal, soit… mais pas futé pour autant. Sans quoi il saurait que justement, dans AG&B… oui : on peut changer le passé. Il est statistiquement prouvé que 99 % des aveugles y retrouvent miraculeusement la vue, le 1 % qui reste mourrant généralement peu après dans d'atroces souffrances…
… donc si Hector ne retrouve pas la vue, conseillons-lui d'urgence de regarder (enfin… de faire regarder) son contrat – peut-être bien qu'il arrive à expiration.
Sans doute est-ce ce que veut lui dire Stéphanie, qui vient lui rendre visite à la suite de Taylor. Bien entendu il s'agit de la suite de la séquence « Guerre en Irak » de la semaine dernière : sa supérieure vient rendre visite à Jack Bauer pour lui conseiller de se mettre au vert durant quelques temps (voire même de simuler sa mort et de refaire sa vie ailleurs, sous un autre nom et dans une autre ville)… non non : ne riez pas. C'est vraiment ce que lui recommande Stéphanie : de partir. Une image d'autant plus forte que la même Stéphanie lui fit déjà le même coup de l'évincement aux tous débuts de la série (à l'époque elle aurait évincé Hector pour que Ridge puisse rester avec Sam… un franc succès donc puisque Ridge se maria ensuite successivement avec Brooke, Caroline, Brooke, Caroline, Taylor, Brooke, Brooke et Brooke). Cette fois-ci elle compte bien sûr sur son entière collaboration, puisqu'elle nourrit le projet secret de – accrochez-vous bien…
… CASER TAYLOR AVEC THORNE !!!!!!!!!!!!
Hector a l'air consterné. On peut lire la stupéfaction dans ses compresses.
« Qu'est-ce qui vous fait croire que cela va marcher… ? »
On ne peut qu'être d'accord avec lui. Sauf que… malheureusement, il ne le saura jamais, puisqu'il va quitter la ville et donc la série. Aucun doute là-dessus : un nouveau rebelle est en ville. Maintenant il peut choisir de quitter la série la tête haute ou bien de mourir broyé par un camion – les scénaristes n'ont pas vraiment de préférence. Le calvaire pour être indemnisé par l'état américain n'en sera pas moins long…
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… aujourd'hui, le public gavé de « Desperate Housewives » ne veut plus de ces soaps gnangan totalement déconnectés des dures réalités quotidiennes.
La réflexion se confirme un peu plus à chaque épisode. Aujourd'hui encore l'influence du jeune Kevin, contestataire venant d'adhérer au NPA d'Olivier Bensacenot, fan de Michael Moore et de Bruce Springsteen, s'est faite sentir dans un épisode dont le moins qu'on puisse dire est qu'il collait parfaitement à l'actualité.
Car Harry est de plus en plus rebelle, anarcho-communiste en polo Lacoste attirant la fille de riche rêvant de s'encanailler… bref : comme on pouvait s'y attendre Phoebe est sous le charme. Mais soap engagé ne signifie nullement soap oublieux de ses fondamentaux : ainsi donc les scénaristes nous ont-ils concocté une de ces séquences de quiproquo rappelant les beaux jours de Beaumarchais (l'inventeur du libéralisme et de Figaro… tiens donc) ; Nick demande à Phoebe de faire visite LA à Harry, son neveu de cœur… sans savoir que Phoebe vient justement de faire la connaissance dudit Harry au bar du coin, au terme d'un échange particulièrement houleux qui vit le jeune homme pester contre le prix du café en Amérique… quatre dollar l'espresso – c'est vrai que ça fait cher à l'ère des Nespresso et des Tassimo. Ca l'est encore plus lorsque vous êtes un jeune marin sillonnant les mers du sud : « Attendez ! » dit-il à un barman qu'on imagine très concerné par la question « Je reviens de Sumatra et là-bas, quatre dollars, c'est le salaire mensuel d'un ouvrier du textile. » Ca, ça claque. Dommage que le barman ignore où se trouve Sumatra.
On imagine l'émotion de Phoebe en entendant une telle sentence : enfin un homme, un vrai, qui ne se laisse pas bouffer par la société ni digérer par le système. Ca nous change de tous ces proto-rebelles qui se changent en gentils toutous au bout de deux saisons (nos excuses à Nick, hein, mais c'est… juste vrai). Si elle savait… si elle savait qu'en offrant sa virginité à Harry d'ici une trentaine d'épisodes elle allait précisément précipiter sa chute… car l'amour rend aveugle et le sexe docile, c'est bien connu (Brooke est en train d'écrire un livre sur le sujet…)…
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Et pendant ce temps Earthquake Taylor, la séduisante psy qui ne peut dire bonjour à quelqu'un sans l'entraîner dans une série de terribles catastrophes, essaie de se remettre de la nouvelle de la cecité de Hector Ramirez – rebelle officiel de la série aujourd'hui en fin de parcours. Car vous l'aviez peut-être remarqué : il ne peut y avoir deux rebelles dans la série. Nick a cessé d'être rebelle dans l'épisode précis où Hector apparaissait pour la première fois (voir la fin de la Saison 2). Aujourd'hui Harry débarque au moment où LE REBELLE est au plus bas dans les sondages, des gommettes sur les yeux et Earthquake Taylor en guise d'unique amour. Aveugle qui sans doute aurait préféré être sourd plutôt que d'entendre cette phrase : « Les médecins ont dit que c'était irréversible ? » Car c'est bien connu : quand on est aveugle on retrouve parfois la vue subitement, un matin au réveil. Mireille Darc, inoubliable Hélène des « Yeux d'Hélène », en rit encore à chaudes larmes.
« On ne peut changer le passé. » assène Hector, qui depuis qu'il est aveugle est redevenu à peu près normal, comme si la destruction de sa rétine avait mis un terme définitif à ses pulsions serial-killeuses. Normal, soit… mais pas futé pour autant. Sans quoi il saurait que justement, dans AG&B… oui : on peut changer le passé. Il est statistiquement prouvé que 99 % des aveugles y retrouvent miraculeusement la vue, le 1 % qui reste mourrant généralement peu après dans d'atroces souffrances…
… donc si Hector ne retrouve pas la vue, conseillons-lui d'urgence de regarder (enfin… de faire regarder) son contrat – peut-être bien qu'il arrive à expiration.
Sans doute est-ce ce que veut lui dire Stéphanie, qui vient lui rendre visite à la suite de Taylor. Bien entendu il s'agit de la suite de la séquence « Guerre en Irak » de la semaine dernière : sa supérieure vient rendre visite à Jack Bauer pour lui conseiller de se mettre au vert durant quelques temps (voire même de simuler sa mort et de refaire sa vie ailleurs, sous un autre nom et dans une autre ville)… non non : ne riez pas. C'est vraiment ce que lui recommande Stéphanie : de partir. Une image d'autant plus forte que la même Stéphanie lui fit déjà le même coup de l'évincement aux tous débuts de la série (à l'époque elle aurait évincé Hector pour que Ridge puisse rester avec Sam… un franc succès donc puisque Ridge se maria ensuite successivement avec Brooke, Caroline, Brooke, Caroline, Taylor, Brooke, Brooke et Brooke). Cette fois-ci elle compte bien sûr sur son entière collaboration, puisqu'elle nourrit le projet secret de – accrochez-vous bien…
… CASER TAYLOR AVEC THORNE !!!!!!!!!!!!
Hector a l'air consterné. On peut lire la stupéfaction dans ses compresses.
« Qu'est-ce qui vous fait croire que cela va marcher… ? »
On ne peut qu'être d'accord avec lui. Sauf que… malheureusement, il ne le saura jamais, puisqu'il va quitter la ville et donc la série. Aucun doute là-dessus : un nouveau rebelle est en ville. Maintenant il peut choisir de quitter la série la tête haute ou bien de mourir broyé par un camion – les scénaristes n'ont pas vraiment de préférence. Le calvaire pour être indemnisé par l'état américain n'en sera pas moins long…
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